Du franc CFA à l’éco : un enjeu pour l’intégration africaine

Article : Du franc CFA à l’éco : un enjeu pour l’intégration africaine
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22 septembre 2020

Du franc CFA à l’éco : un enjeu pour l’intégration africaine

Depuis les années 1980, environ une vingtaine d’années après les indépendances des pays d’Afrique de l’Ouest, la volonté de transiter vers une nouvelle monnaie unique dans la zone Franc, l’éco, est née.

Les revendications portent sur la souveraineté monétaire, avec le retrait des 50% des réserves de change – des avoirs en devises étrangères, conservé par une banque centrale, ici, le franc CFA – détenus au Trésor et à la Banque de France. Elles concernent aussi la dissolution du rôle des représentants français dans les instances communautaires de la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) et de l’UMOA (Union monétaire ouest-africaine). Au-delà de ces volontés, l’intégration régionale de la zone Franc et plus globalement de l’Afrique est l’objectif clé, sur le long terme et à l’image de l’euro.

Contexte et définition du projet de transition monétaire

Le 7 novembre 2019, le président béninois Patrice Talon a évoqué publiquement et pour la première fois le retrait de la Banque de France des réserves de change du franc CFA. C’est désormais un tabou qui est brisé. De surcroît, cette annonce marque le point de départ vers la fin du franc CFA, une monnaie controversée pour les jeunes et les activistes du continent africain. Les paroles de Patrice Talon donnent suite à une autre annonce d’Alassane Ouattara, président de la République de la Côte d’Ivoire et du président français Emmanuel Macron lors de la conférence de presse d’Abidjan du 21 décembre 2019. Ils y ont acté la rupture avec le franc CFA et l’entrée en vigueur de la nouvelle monnaie, l’éco, à l’aune de 2020. Ainsi, le chemin d’une rupture voulue mais controversée pour l’opinion publique africaine semble amorcé.

Franc CFA, éco : quelles différences ?

D’après cette définition, le franc CFA caractérise la monnaie utilisée par plusieurs groupes de pays en Afrique et dans la zone Pacifique. Initialement, franc CFA signifie ‘franc des Colonies françaises d’Afrique’. Cette monnaie avait été instituée dans les pays contrôlés par la France pour faciliter le commerce et les échanges monétaires. Après l’indépendance des pays d’Afrique, le franc CFA a évolué vers la constitution d’espaces monétaires distincts. Aujourd’hui, cela désigne le franc de la Communauté financière africaine.

L’éco est quant à elle la nouvelle monnaie de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont l’introduction, à l’origine prévue pour décembre 2009, a été reportée à janvier 2015, la feuille de route révisée annonçant pour 2020 le remplacement complet des monnaies locales des pays participants, sur le modèle de l’euro. Ses promoteurs souhaitent qu’elle regroupe à terme les pays de la zone CFA ainsi que les pays de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMOA) : le Ghana, le Nigéria, la Guinée, la Gambie et la Sierra Leone. Le Libéria a également manifesté son intérêt.

Monnaie unique et intégration régionale : quels sont les objectifs ?

D’abord, l’intégration régionale caractérise le processus qui consiste à surmonter, d’un commun accord, les obstacles politiques, physiques, économiques et sociaux qui séparent les pays de leurs voisins, et à collaborer dans la gestion de ressources partagées et de biens communs régionaux.

L’intégration économique régionale a ainsi trois objectifs : la stabilité politique, le développement économique, les biens publics régionaux.

Une autosuffisance « nationale et collective »

La monnaie unique de l’éco représenterait ainsi un pilier primordial de cet objectif, facilitant les échanges commerciaux intracontinentaux. Dans une interview à Leral.tv pour l’émission « Intelligences Eco », le Dr Cheikh Tidiane Dieye, directeur exécutif de l’ONG Enda-CACID (Centre africain pour le commerce, l’Intégration et le Développement) a évoqué le programme Lagos, qui a mis en place avec le traité d’Abuja le cheminement à tracer pour parvenir à une union économique et monétaire africaine pérenne. Notons par ailleurs que « le Plan d’action de Lagos (PAL), qui s’inspire du travail d’économistes et d’experts africains, vise ‘l’autosuffisance nationale et collective dans le domaine économique et social, en vue de l’instauration d’un nouvel ordre économique international.' »

L’intégration régionale de l’éco : état des lieux et défis

En définitive, la mise en place de la monnaie unique de l’éco telle que définie par la CEDEAO devrait permettre à posteriori de faciliter l’intégration africaine dans le monde, qui passerait tout d’abord par une intégration monétaire. En plus de favoriser les échanges économiques et politiques, il conviendrait également de permettre aux entreprises africaines de prospérer dans un contexte où les multinationales étrangères ont le monopole sur le continent.

Il s’agit alors d’un défi majeur : ce marché représente plus d’un milliard de franc CFA et représentera plus de deux milliards à l’horizon 2050. Mais pour l’heure, l’échéance pour l’entrée en vigueur de la nouvelle monnaie n’est pas encore définie et n’a de cesses d’être reportée.

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Commentaires

Mame Mor
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La marche a été longue et il reste encore du chemin à parcourir pour la monnaie eco CEDEAO avant qu'elle ne devienne véritablement opérationnelle. En effet, la France ne va pas laisser s'échapper un des piliers de sa domination sur les économies Africaines et ses "suppôts" locaux vont tout faire pour saborder cette dynamique unitaire.

Josue MUKENDI
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Franchement sa sera dure de laissé un grande partie des revenus majeurs a l'Afrique de géré et le plus gros defis de l'Afrique c'est aujourd'hui de mettre des jeunes ambitieux au pouvoir travaillant pour les profits du peuple et non pour leurs ventres cette histoire de monnaie eco c'est juste une forme de maquillage du franc cfa

Madiop diagne
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Felicitations a notre fille. Il faut perseverar dans l ecriture.
Je t ai envoye un message sans réponse mais cette fois ci je vais t ecrire sur ton tel. particulier.
Pere Madiop Diagne, Mallorca

Madiop diagne
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Pere Madiop Diagne, Mallorca

Leila
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Article très intéressant! Je suis assez enthousiaste à l’idée de voir l’Afrique de libérer un jour prochain par l’eco.
Vive l’Afrique, vive les mangues sucrées