Lettre à la jeunesse sénégalaise…
Jeunesse sénégalaise, jeunesse africaine,
Je n’ai de force que ma plume,
Je n’ai d’aplomb que mes mots,
Et c’est à travers eux que je vous affublerai ma peine.
Mon désarroi, ma tristesse profonde,
Je l’ai conjuré de trouver refuge ailleurs,
Mais décidément, il a la tête dure…
Mon cœur saigne, à bout de souffle je suis,
Mon chagrin est immense tel l’écume de la mer…
Cette mer qui t’a engloutie, ingurgitée !
Ô jeunesse sénégalaise,
Je n’aurai de cesse de te pleurer encore et encore !
Ô jeunesse africaine, elles sont où les mains qui te sont tendues,
Lorsque dans l’abîme de l’océan se noie ton avenir ?
Où sont-elles quand dans le coeur de tes proches,
L’espoir fait place à la morosité puis au néant ?
Où sont-elles,
Quand d’une démarche téméraire, tu t’en vas à la quête de pitance ?
Dis-moi où sont-elles,
Lorsque sur ton dos cambré s’assoupit le destin de tout un peuple ?
Aussi illégitime que je puisse paraître à tes yeux,
Je te conjure de poser le regard sur cette terre qui ne demande qu’à se réconcilier avec toi !
Admire ce sanctuaire d’une richesse inouïe,
Famélique de souffles tonitruants mais féconde en héritage !
Ce berceau est le labeur de nos ancêtres.
Nous y avons émis nos premiers pas maladroits,
Nous en avons fait le témoin de nos échecs et succès !
Son regard, tel celui de nos mères débordant de tendresse,
A vu nos sanglots couler sur son sol granulé.
Et de sa brise ensorcelante, il nous a consolés.
Cet havre de paix nous a appris à surmonter les obstacles de la vie,
En nous caressant de son soleil affable !
Sur lui nous nous pavanions au rythme du vent,
Apprenant à nous battre lorsque l’heure n’était plus à la bataille !
Ô jeunesse de mon continent,
Saisis-toi de notre passé et conte-moi notre futur !
Jeunesse sénégalaise, je ne veux plus te voir souffrir !
Jeunesse africaine, je ne veux plus te voir à l’agonie…
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